Il n´y a pas que les abeilles qui butinent,
et qui se promènent de fleurs en fleurs
certains le font aussi mais en sourdine
et cela sans relâche à n´importe quelle heure
savourant les instants dans une parfaite routine
il n´y a pas de pause pour ces dragueurs
qui cherchent partout de jolies trombines
rien ne les arrête ces infatigables baratineurs
ils courent les jupons multicolores et ceux de Chine
Inlassablement ils vont de cœurs en cœurs
retiennent l´amour d´une beauté câline
abusant sans remords de son innocente candeur
ils caressent l´âme sensible de phrases taquines
qui assurent la victoire de ces beaux parleurs
la rêveuse aveuglée par l´impitoyable machine
bien maitrisée par ces incorrigibles séducteurs,
ne distingue pas les rouages de ces tromperies si fines
et répond à ces « Don Juan » masqués avec grande ardeur
Elle enchante ces « Casanova » par son humeur coquine
Livrée pieds et poings liés elle croit à ce grand bonheur
la tête dans les nuages rêvant à ce futur qu´elle imagine
et ignore que la sincérité de son amour éveille leur frayeur
Ils veulent seulement plaire ces « Casanova » qui combinent
plaisir de la conquête et joie de vaincre sans heurt.
Déjà ils négligent la Dame conquise pour une jeune pouline
Ils ne s´attardent pas sur la souffrance en pleurs
car un joli minois accapare leurs pensées qui turbinent
à l´idée de la prochaine rencontre avec ce nouveau visage rieur
oubliant promesses et serments, tranquillement chemine
l´incontrôlable besoin de séduire de ces experts charmeurs,
chaque victoire accentue leur goût pour les créatures féminines.
Ils sont leur propre ennemi et ne connaissent pas la profondeur...