Patrice Faubert

Paraphysique de la mort

" Tirez le rideau, la farce est jouée. Je vais chercher un grand peut-être. "
 
François Rabelais ( 1483 ou 1494-1553 )
 
Connaissance de la fragmentation
Fragmentation de la connaissance
Comme
Il n'y a pas de gauche
Il n'y a pas de droite
Mais
Simplement des concepts et des comportements
Qui sont apparentés à la gauche
Qui sont apparentés à la droite
Chaque préjugé est un courant
Bien ancré dans le politiquement
Chaque jugement de valeur
A son chapeau, sa couleur
Chaque lieu commun
A son époque, son souverain
Car
Il faut être un battant ou une battante
Car
Il faut être un combattant ou une combattante
Alors
Qu'il nous faut mourir
Nous devrions donc nous faire plaisir
Prendre et donner du bonheur
Et ce à toutes les heures
Car mourir
C'est aussi, il faut le dire
Caner, clamser, crever
Cônir, crôner, crounir, dégeler
Dévisser, flamber, fracasser, gambiller
Macaber, raidir, tout cela sans médire
Car mourir
C'est aussi, il faut le dire
Lever la séance
Rendre les clefs
Faire la valise
Déposer le bilan
Boire le bouillon de onze heures
Avaler sa chique ou son bulletin de naissance
Bouffer les pissenlits par la racine
Se faire rétrécir
Être rétamé
Couper le sifflet
Filer son câble par le bout
Etc. Car ce n'est pas tout
Et pour tuer
Et donc faire mourir, c'est lié
Raccourcir, flinguer
Descendre, sulfater
Dessouder, dégommer
Dégringoler, escoffer
Rectifier, seringuer
Refroidir, suriner, zigouiller
Des mots pour tuer
Donc aussi, des mots pour mourir
Et le mathématicien Suisse feu ( 1707-1783 ) Leonhard Euler
Qui mourut la pipe à la bouche, tel l'éclair
Et qui tombant, la cassa
L'expression viendrait de là
Ou feu l'acteur Mercier
Qui la pipe en bouche
Tomba sur scène comme on se couche
Il interprétait feu le corsaire ( 1650-1702 ) Jean Bart
Et abattant ainsi sa dernière carte
Casser sa pipe et mourir
La mort fait toujours frémir
Comme la mort d'une espèce
A qui l'on ne fait aucune messe
C'est ainsi le rhinocéros de Java
Encore quatorze dans le monde, mais tout va
Et pour d'autres espèces, un même constat
Et déjà le capital
Qui nulle part ne voit le mal
Car dans son organisation, c'est absolument fatal
Extrapole de ce fait, le clonage
Pour mettre le passé en cage
Le chien pour le ( canis latrans ) coyote
L'éléphant pour le mammouth
Aucun complexe, en avant toute
Trouver la bonne femelle, nouvelle marotte
Car partout
Et depuis longtemps, c'est fou
Enseignement de la guerre
La guerre de l'enseignement
D'une façon l'autre, tout est répété
Avec une plus ou moins grande subtilité
Février à Décembre 1916, Verdun
Environ 1 million de morts, au moins
Et les patriotiques prostituées
Sans vindicte, c'était pour le repos du guerrier
Un peu de sexe avant de se faire mutiler ou tuer
Et oui !
 
" Ce qui reste du vivant quand il meurt n'a plus de nom dans aucune langue "
 
Jacques-Bénigne Bossuet ( 1627-1704 )
 
Et qui participait à l'effort de guerre ?
La femme de la classe ouvrière !
Et en un an
7000 tonnes d'obus par ouvrière
1914/1918 guerre meurtrière
Cela dépasse l'entendement
C'est en somme l'esthétique de la politique
Qui est une politique de l'esthétique
Des larmes, des armes, du sang
Comme unique socle et unique fondement
Car sur la planète Terre
Il y a toujours, quelque part, la guerre
L'espèce humaine
Toujours échouée et toujours vaine
C'est un Radeau de La Méduse
Mais là en 1816, sans que la vérité abuse
151 rescapés du naufrage d'un bateau
Cela fut si bien peint par feu ( 1791-1824 ) Théodore Géricault
Et finalement seuls 15 vrais sauvés
Un radeau de vingt mètres sur sept, une épouvante
13 jours de cannibalisme, de tuerie, dans la tourmente
Une allégorie
De toutes les tueries
1914/1918 et au moins 6 millions d'invalides
Le paysage de l'Histoire est livide !
Et d'une façon l'autre, ne pas le taire
Les enfants et les femmes y participèrent
La guerre de l'économie
L'économie de la guerre
Et c'est toujours
De l'Histoire le même tour
Les notables et les officiers
Qui planqués, arrivent le mieux à s'en tirer !
Tout est toujours d'actualité
Rien de vraiment dans le passé
De rien, n'avoir aucune fierté
Par les déterminismes nous sommes joués
Ainsi
20 pour cent des gens, ce n'est pas excessif
Vont avoir un épisode dépressif
Au cours de l'écoulement de leur vie
Car le capital produit de la maladie
Car le capital produit de la pharmacie
La maladie comme une industrie
8 sur 10 des étudiantes et étudiants, aux Etats-Unis
Prennent des amphétamines, car dures sont leurs vies
Et certains Etats des Etats-Unis
Obligent les chômeuses et les chômeurs
A prendre des antidépresseurs
Le chômage serait un état de dépression
Pour le capital c'est sa seule solution
1 suicide toutes les 18 heures, en Grèce
Et de nombreuses tentatives, horrible détresse
Contexte du capital
Capital du contexte
Le capital écrit  toujours le même texte
Une machine à produire toutes les maladies
Une machine à produire tous les conflits
Compétition, comparaison, fragmentation
La pensée du divertissement
Qui n'est pas le divertissement de la pensée
Et sa délégation, sa représentation
Arts, sciences et techniques, au service de l'aliénation !
Les machines en savent plus sur nous
Que nous sur les machines
Artilects qui copient des fonctions
Et sont à vrai dire sans aucune imagination
Une machine rend service mais c'est assez con !
Les services de renseignements savent
Ou pourraient savoir ce que nous aimons
Ou ce que nous détestons
Comme nos préférences sexuelles
Spirituelles, culinaires, intellectuelles
Mais pour tout il faut payer
Rien n'est gratuit, il faut en chier
Et bientôt
Prévoir ce que feront les gens
Ou ce que pourraient faire les gens
Et en fonction
De telle ou telle situation
Une police prédictive
Incarnation de la fiction spéculative
Sécurité de la surveillance
Surveillance de la sécurité
Et auto-surveillance généralisée !
C'est l'éternelle société fasciste
C'est l'éternelle société ferriste
Le bras de fer permanent
A tout instant, à tout moment
Se battre pour payer son loyer
Se battre pour pouvoir manger
Se battre pour chômer, pour une allocation, toucher
Se battre pour travailler, pour avoir une sexualité
Se battre pour tout et pour rien, toute la journée
Le capital est le crime organisé, est la torture planifiée
Et les arts, le sport, la science et autre, pour tout faire oublier
Et qui du capital et avec le capital, sont la grande complicité !
Oui
1914/1918, toutes les guerres, dans nos têtes
C'est là que cela se passe, munitionnettes
Comme ces femmes qui fabriquèrent des armes
Ces femelles qui firent verser tant de larmes
400.000 dames pour l'effort de guerre
C'est fou ce que peuvent faire
Des femmes et des hommes en galère !
 
" Naître pour mourir, quelle connerie ! C'est comme ça, faut t'y faire, tous
les copains s'y sont faits depuis que le monde est monde. Et alors ? Leur
résignation ne me concerne pas. Savoir que des millions d'autres cochons
s'égorgent en même temps que moi dans l'abattoir ne me fait pas trouver plus
agréable le fil du couteau sur mon cou dodu "
 
François Cavanna ( 1923-2014 ) Charlie Hebdo, 40, 23/8/1971

Patrice Faubert ( 2015 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur " hiway.fr "
 
 
 
 
 

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Published on e-Stories.org on 02.04.2015.

 
 

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